
Le sport dans les différentes phases de la vie d’une femme
Comprendre où tu en es et agir de manière ciblée
Le corps féminin évolue sur plusieurs plans au fil de la vie. Les fluctuations et transitions hormonales influencent l’énergie, la récupération, le sommeil, la composition corporelle et la résistance individuelle. Quand tu comprends dans quelle phase de vie tu te trouves, tu peux adapter ton entraînement et ton alimentation de façon ciblée, avec des bénéfices durables pour ton bien-être, ta performance et ta santé. Il ne s’agit pas de toujours t’entraîner plus ou plus fort, mais de faire ce qui est approprié au bon moment. Dans ce contexte, la connaissance est un facteur clé.
Cycle et entraînement pendant les années fertiles
Pendant les années fertiles, du début des menstruations jusqu’à environ 35 ans, c’est le cycle mensuel qui définit le rythme hormonal. Celui-ci influence directement l’humeur, le niveau d’énergie et la capacité physique, et doit donc être pris en compte dans l’entraînement.
Dans la première moitié du cycle, l’œstrogène domine. Beaucoup de femmes se sentent alors plus performantes, concentrées et actives. C’est le moment idéal pour intensifier l’entraînement, que ce soit en force ou en endurance. Autour de l’ovulation, la motivation et la concentration atteignent souvent un pic.
Dans la deuxième moitié du cycle, la progestérone augmente. Cette hormone a un effet apaisant, ce qui se reflète dans l’entraînement : l’énergie baisse et le besoin de repos augmente. Pendant le SPM, beaucoup trouvent les séances de sport particulièrement éprouvantes. Il est alors utile de prévoir des phases de récupération. C’est une pratique courante dans le sport, qui peut être appliquée en fonction du cycle.
Fait intéressant : dès le début des menstruations, l’énergie revient souvent. La situation hormonale est alors relativement stable, ce qui peut améliorer la sensation de performance, indépendamment du flux menstruel. Attention : ce type d’adaptation n’est possible qu’avec un cycle naturel, sans contraception hormonale.
Sport pendant la grossesse et la rééducation postnatale
Pendant la grossesse, l’équilibre hormonal se transforme profondément. Le corps s’adapte à la croissance et aux besoins du bébé, ce qui impacte aussi la performance physique. Bouger reste essentiel, à condition que cela soit agréable et sans risque. La fréquence cardiaque n’est pas le critère principal, c’est ton ressenti qui compte. Les sports à risque ou avec danger de chute sont à éviter. Au lieu de miser sur l’endurance, il vaut mieux se concentrer sur la force et la stabilité. Avec le ventre qui grandit, la posture change, et un entraînement ciblé peut aider à prévenir les inconforts.
Après l’accouchement, le corps entre dans une phase de guérison et d’adaptation. Beaucoup souhaitent redevenir actives rapidement, mais la rééducation n’est pas une course. La charge doit être augmentée progressivement. Les activités à fort impact comme la course à pied ou les sports de balle ne devraient être reprises qu’au bout de cinq à six mois, selon la condition physique individuelle. Cela ne veut pas dire rester inactive : au contraire, travailler la stabilité du périnée, la posture et la force de base est très utile et prépare le terrain pour la suite. Un plan structuré en phases de guérison, de rééducation et de renforcement doux aide à garder le cap.
En cas de désir d’enfant non exaucé, il vaut aussi la peine d’examiner de près la situation. Des cycles irréguliers, un excès d’entraînement ou une alimentation trop restrictive peuvent nuire à la fertilité. Des ajustements modérés de l’activité physique et de l’alimentation peuvent déjà faire une grande différence.
Premiers changements hormonaux dès la trentaine
Dès 35 ans environ, les changements hormonaux commencent à apparaître, souvent subtilement. Cycles plus courts, sommeil irrégulier, stress accru ou sautes d’humeur sont fréquents, souvent liés à une baisse de progestérone. Beaucoup de femmes minimisent ces signes et les attribuent à l’âge, au travail ou au quotidien. Pourtant, c’est justement le moment d’agir. En adaptant ton mode de vie tôt, tu peux rendre la transition vers la ménopause beaucoup plus stable et plus douce.
Avec l’âge, non seulement les hormones évoluent, mais aussi la réaction du corps à l’entraînement et à l’alimentation. Les besoins caloriques diminuent légèrement, tandis que développer du muscle ou perdre de la graisse devient plus exigeant sur le plan hormonal. Parallèlement, les besoins en nutriments ciblés et en stimuli d’entraînement bien choisis augmentent.
L’entraînement en force devient central, notamment pour la santé musculaire et osseuse. Les longues séances d’endurance peuvent souvent être réduites si elles n’ont pas un but précis. L’apport en protéines est essentiel : un repère est d’environ 100 g par jour, de sources naturelles si possible. Les glucides doivent être planifiés autour de l’entraînement, tandis que leur quantité quotidienne peut être réduite pour éviter les fluctuations de glycémie, qui influencent l’humeur, les fringales et les symptômes hormonaux.
La gestion du stress mérite aussi une attention particulière. Un cortisol chroniquement élevé perturbe l’équilibre hormonal. Les pauses, le sommeil réparateur, les exercices de respiration et la récupération consciente ne sont pas des « petits plus », mais des éléments indispensables. Mieux vaut éviter le café à jeun ainsi que le jeûne intermittent, car cela peut ajouter un stress hormonal contre-productif.
À propos de l’autrice
Melanie Weilenmann est experte en santé féminine, spécialisée dans le sport et la nutrition. Dans son travail, elle prend en compte les différentes phases de vie des femmes et adapte son accompagnement à la situation physique et hormonale de chacune. Elle propose des consultations, des ateliers et des cours, ainsi que des guides pratiques disponibles dans sa boutique en ligne. Tu peux écouter son épisode de podcast sur Céline meets sur YouTube ou Spotify.